mardi 10 janvier 2012

Soumission, Masochisme, Petplay.



Depuis que je me suis mis activement au petplay, je me suis rendu compte qu'il était très fréquent pour les gens de faire l'amalgame entre le fait d'être soumis et celui d'être masochiste. J'ai donc écrit ce petit texte pour clarifier un peu les choses concernant ma propre vision de la soumission et du masochisme dans le cadre du petplay.

Tout d'abord, il est pour moi logique que petplay rime avec soumission. Par définition, un "Pet", en anglais, désigne un animal de compagnie. Et un animal de compagnie nécessite d'être entretenu par un propriétaire, c'est ce qui le différencie de l'animal sauvage, je dirais.
De fait, quelqu'un qui incarne un lion fera du roleplay animal, et non nécessairement du petplay (hormis s'il considère qu'il joue un animal sauvage dans une optique de dressage, auquel cas en effet on retourne dans une dynamique de petplay). Un animal désobéissant ou sauvage est au final toujours le soumis dans une relation dès lors que son maître/propriétaire a la possibilité de le faire obéir par la force, ou de le punir.
On peut donc parler de soumission volontaire ou non, contrairement au cliché qui veut que tout soumis soit un esclave/jouet/toutou obéissant.

Je considère Joshua comme une créature domestique, certes, mais possédant ses petits travers, ses humeurs. Il viens volontiers quand on l'appelle, pourrait rester des heures à se faire grattouiller, ligoter, ou juste assis à écouter silencieusement, se montre volontiers serviable si on lui demande quelque chose... mais parfois, il est capricieux, ou très taquin.
C'est un personnage soumis, mais parce que c'est sa position de créature de compagnie qui le met à ce niveau. On peut l'imaginer un peu comme un croisement entre un enfant et un chiot très turbulent, sur certains points : il connait sa place, sait qu'il y a une autorité au-dessus de lui, mais son tempérament le rend parfois désobéissant. Il est parfois nécessaire pour ceux qui sont avec lui de montrer fermement qu'ils dirigent pour qu'il accepte d'être à nouveau sage. Pour certains, une voix plus dure, plus sèche, suffit, pour d'autre, les moyens sont plus expéditifs, et c'est la cravache ou le martinet qui auront tôt fait de le ramener à l'ordre.

Je pense que si mes personnages étaient toujours obéissants, je m'ennuierais. Leurs humeurs changeantes les rendent, à mes yeux, plus agréables à incarner. Après tout, il ne sont pas supposés être des objets décoratifs, mais bien des créatures animées de leur propre libre arbitre, tout à fait capables de ressentir des émotions.
Et puis, une désobéissance justifie l'usage de la punition, qui prend alors un sens concret plutôt qu'un aspect totalement arbitraire. Quelqu'un qui punit ou réprimande un animal sans raisons est pour moi un mauvais maître. Les punitions doivent être méritées, sans quoi elles n'ont pas de sens à mes yeux. Et par ce fait, on peut alors envisager un apprentissage (conditionnement?).
Or, la domestication, l'apprentissage, sont des choses qui sont complètement ancrées dans le petplay. Seulement, avec un animal toujours obéissant, mon jeu perdrait une grande partie de tout cet élevage qui me tient tant à coeur.
Je ne suis pas masochiste, donc je n'apprécie pas la douleur "gratuite". Néanmoins, dès l'instant qu'un coup, une fessée, s'inscrit dans la logique de l'éducation de mes créatures, alors elle ne me gêne pas. Je ne prend pas le moindre plaisir à la douleur en soit, mais le fait que le danger de la représaille soit ajouté au jeu m'est grandement appréciable.
Lorsque Joshua fait une bêtise, ce n'est pas une façon pour moi de dire que je veux être frappé, mais simplement ma manière d'incarner mon personnage. C'est là un challenge interessant pour un rôliste... savoir s'affranchir de ce qu'on aime ou non, uniquement pour rester crédible vis-à-vis du personnage que l'on devient. Dans le même ordre d'idée, Joshua ne se mettra pas à détester quelqu'un sous prétexte que moi, je ne peux pas encadrer cette personne, c'est une question de logique dès lors qu'on assume ne pas être la même entité lorsqu'on joue.

J'ai tout de même mes limites, et comme je dis souvent, je suis une chochotte :'p J'aurais donc tendance à signifier assez clairement si le jeu va trop loin à mon goût (et malgré les apparences, mes bestioles peuvent se montrer vraiment très bruyantes si elles se sentent trop malmenées).

mercredi 4 janvier 2012

Petplay et Acting (1).


J'me sens vaguement inspiré pour écrire quelque chose qui tienne sur plus de trois lignes aujourd'hui, donc voici un petit texte concernant ma façon d'incarner mes personnages.

Je me considère comme petplayer, bien que le terme soit à prendre avec des pincettes : pour beaucoup, il s'agit de se voir comme un animal domestique "normal" (chat, chien, cheval, lapin, orgue de barbarie, tabouret, rutabaga,...), et du fait, je ne pense pas entrer dans cette catégorie.

J'ai fréquemment eu droit à des questions du type "tu as déjà fait du théâtre, non ?" lorsque je me met dans la peau de l'un de mes personnages.
En réalité, je prend mon inspiration directement de personnages de dessins animés. Je n'ai jamais fait de théâtre, même si j'aurais beaucoup aimé. Par contre, j'ai un peu étudié en autodidacte l'animation traditionnelle (le dessin animé non accompagné par ordinateur, comme on peut le voir dans les vieux cartoons ou dans de nombreux Disneys). L'une des choses qu'on apprend lorsqu'on se renseigne sur l'anim' tradi', c'est qu'il faut souvent exagérer les choses pour qu'elles paraîssent crédibles dans un cartoon. C'est aussi de cette façon qu'on peut caractériser efficacement un personnage, en insistant sur ses mimiques, en exagérant sa gestuelle... C'est quelque chose à quoi je pense toujours lorsque je deviens Joshua, Pan ou Râkh.

Je ne me vois pas comme animal "réaliste", mais comme un animal de cartoon. Pensez au chat de Tom et Jerry, par exemple : la plupart du temps, il ne parle pas, il marche aussi bien debout qu'à quatre pattes, et se livre aussi bien à des activités humaines (regarder la télé, jouer au billard...) qu'à des activités de chat tout à fait classiques (dormir dans un panier, chasser la souris,...).
On peut penser aussi aux animaux type "mascottes" de certains films de Disney, aussi : Abu le petit singe d'Aladdin (voire même le tapis), Meeko le raton laveur de Pocahontas, Pegase le destrier volant d'Hercules, Djali la chèvre d'Esmeralda... Ils ont en commun qu'ils sont traités comme des animaux par leurs propriétaires respectifs, mais qu'ils possèdent un comportement beaucoup plus humain que l'animal lambda (ils comprennent ce que disent les Hommes, sont capables d'éprouver de la jalousie, de la colère, de la suspicion... et ne se gênent pas de le montrer de manière très humaine !).
C'est ce que j'ai en tête lorsque je suis en mode Petboy.

Mes créatures ne sont pas à mes yeux des êtres humains, pas plus que des animaux, en réalité. Je les vois d'avantage comme des bizarreries sorties de l'imagination d'un Gepetto moderne plutôt qu'autre chose.
Ils sont capable de mimer un comportement humain, comprennent une grande partie de ce qu'on leur dit, mais sont d'avantage à leur place à quatre pattes à se faire caresser ou à jouer avec un objet qui fait du bruit que debout à écouter une conversation passionante sur la culture de radis en Patagonie de l'Est.
Exagérer leurs réactions à la manière de personnages de cartoon est une façon pour moi de pallier à leur absence d'expression faciale, ainsi que de les rendre moins humains : une personne normale aura une gestuelle plus classique, théâtraliser leurs gestes est une façon de montrer qu'ils "jouent", ils imitent le comportement humain comme ils le perçoivent, de manière assez caricaturale, parce que ce n'est pas quelque chose de naturel pour eux.
A l'inverse, ils semblent bien plus naturels lorsqu'ils agissent pleinement comme des animaux (je pense d'avantage à des félins plutôt joueurs qu'à des chiens).


Je ne pense pas qu'il y ait une façon type d'appréhender le petplay (comme pour la plupart des choses, d'ailleurs), le tout est de trouver quelque chose qui nous corresponde, une forme de jeu dans lequel on se sent le plus à l'aise.
Interargir avec des petplayers qui "jouent" différemment est interessant aussi, du coup. Joshua a tendance à être intrigué par les petplayers qui ont un comportement réellement animal, sa façon d'appréhender le jeu avec eux est différente.

Ca fait partie aussi des choses qu'on doit à mes yeux prendre en compte lorsqu'on incarne un autre personnage : comment le faire réagir à telle ou telle chose ? Est-il le même avec tout le monde ? Réfléchir à ces problématiques permet encore de donner plus de vie au personnage. Par exemple, Joshua a tendance à "tester" les gens autour de lui afin de voir comment ils réagissent à sa présence, et retiendra rapidement qui il est bon d'approcher s'il a besoin d'affection, et qui il vaut mieux éviter. Il sait aussi avec qui il peut se montrer envahissant, et avec qui il vaut mieux se montrer le plus gentil possible pour éviter les ennuis. A l'inverse, Râkh qui est plutôt du genre territorial à tendance à se montrer plus agressif avec les gens qui tentent de le dominer, et à ne s'écraser que s'il a reçu la preuve concrète que jouer au petit coq était une très mauvaise idée.
Et c'est la même chose avec les objets ou les lieux ! Tout lieu, tout objet inconnu suscite généralement leur intérêt.

Lorsque je créée un personnage, il faut que j'arrive à le rendre "crédible", et ça passe par un tas de choses. Je ne veux pas que les gens se contentent de penser "ah, c'est Machin qui fait l'animal", je veux qu'ils arrivent à croire au personnage, au point de donner réellement l'illusion que ce n'est pas juste un type lambda dans un costume, mais un individu à part entière.
Un peu comme au théâtre : faire croire à ce qu'on joue.

Dès l'instant où j'ai le sentiment que les personnes autour de moi se prennent au jeu, alors je suis satisfait. :)