mercredi 4 janvier 2012

Petplay et Acting (1).


J'me sens vaguement inspiré pour écrire quelque chose qui tienne sur plus de trois lignes aujourd'hui, donc voici un petit texte concernant ma façon d'incarner mes personnages.

Je me considère comme petplayer, bien que le terme soit à prendre avec des pincettes : pour beaucoup, il s'agit de se voir comme un animal domestique "normal" (chat, chien, cheval, lapin, orgue de barbarie, tabouret, rutabaga,...), et du fait, je ne pense pas entrer dans cette catégorie.

J'ai fréquemment eu droit à des questions du type "tu as déjà fait du théâtre, non ?" lorsque je me met dans la peau de l'un de mes personnages.
En réalité, je prend mon inspiration directement de personnages de dessins animés. Je n'ai jamais fait de théâtre, même si j'aurais beaucoup aimé. Par contre, j'ai un peu étudié en autodidacte l'animation traditionnelle (le dessin animé non accompagné par ordinateur, comme on peut le voir dans les vieux cartoons ou dans de nombreux Disneys). L'une des choses qu'on apprend lorsqu'on se renseigne sur l'anim' tradi', c'est qu'il faut souvent exagérer les choses pour qu'elles paraîssent crédibles dans un cartoon. C'est aussi de cette façon qu'on peut caractériser efficacement un personnage, en insistant sur ses mimiques, en exagérant sa gestuelle... C'est quelque chose à quoi je pense toujours lorsque je deviens Joshua, Pan ou Râkh.

Je ne me vois pas comme animal "réaliste", mais comme un animal de cartoon. Pensez au chat de Tom et Jerry, par exemple : la plupart du temps, il ne parle pas, il marche aussi bien debout qu'à quatre pattes, et se livre aussi bien à des activités humaines (regarder la télé, jouer au billard...) qu'à des activités de chat tout à fait classiques (dormir dans un panier, chasser la souris,...).
On peut penser aussi aux animaux type "mascottes" de certains films de Disney, aussi : Abu le petit singe d'Aladdin (voire même le tapis), Meeko le raton laveur de Pocahontas, Pegase le destrier volant d'Hercules, Djali la chèvre d'Esmeralda... Ils ont en commun qu'ils sont traités comme des animaux par leurs propriétaires respectifs, mais qu'ils possèdent un comportement beaucoup plus humain que l'animal lambda (ils comprennent ce que disent les Hommes, sont capables d'éprouver de la jalousie, de la colère, de la suspicion... et ne se gênent pas de le montrer de manière très humaine !).
C'est ce que j'ai en tête lorsque je suis en mode Petboy.

Mes créatures ne sont pas à mes yeux des êtres humains, pas plus que des animaux, en réalité. Je les vois d'avantage comme des bizarreries sorties de l'imagination d'un Gepetto moderne plutôt qu'autre chose.
Ils sont capable de mimer un comportement humain, comprennent une grande partie de ce qu'on leur dit, mais sont d'avantage à leur place à quatre pattes à se faire caresser ou à jouer avec un objet qui fait du bruit que debout à écouter une conversation passionante sur la culture de radis en Patagonie de l'Est.
Exagérer leurs réactions à la manière de personnages de cartoon est une façon pour moi de pallier à leur absence d'expression faciale, ainsi que de les rendre moins humains : une personne normale aura une gestuelle plus classique, théâtraliser leurs gestes est une façon de montrer qu'ils "jouent", ils imitent le comportement humain comme ils le perçoivent, de manière assez caricaturale, parce que ce n'est pas quelque chose de naturel pour eux.
A l'inverse, ils semblent bien plus naturels lorsqu'ils agissent pleinement comme des animaux (je pense d'avantage à des félins plutôt joueurs qu'à des chiens).


Je ne pense pas qu'il y ait une façon type d'appréhender le petplay (comme pour la plupart des choses, d'ailleurs), le tout est de trouver quelque chose qui nous corresponde, une forme de jeu dans lequel on se sent le plus à l'aise.
Interargir avec des petplayers qui "jouent" différemment est interessant aussi, du coup. Joshua a tendance à être intrigué par les petplayers qui ont un comportement réellement animal, sa façon d'appréhender le jeu avec eux est différente.

Ca fait partie aussi des choses qu'on doit à mes yeux prendre en compte lorsqu'on incarne un autre personnage : comment le faire réagir à telle ou telle chose ? Est-il le même avec tout le monde ? Réfléchir à ces problématiques permet encore de donner plus de vie au personnage. Par exemple, Joshua a tendance à "tester" les gens autour de lui afin de voir comment ils réagissent à sa présence, et retiendra rapidement qui il est bon d'approcher s'il a besoin d'affection, et qui il vaut mieux éviter. Il sait aussi avec qui il peut se montrer envahissant, et avec qui il vaut mieux se montrer le plus gentil possible pour éviter les ennuis. A l'inverse, Râkh qui est plutôt du genre territorial à tendance à se montrer plus agressif avec les gens qui tentent de le dominer, et à ne s'écraser que s'il a reçu la preuve concrète que jouer au petit coq était une très mauvaise idée.
Et c'est la même chose avec les objets ou les lieux ! Tout lieu, tout objet inconnu suscite généralement leur intérêt.

Lorsque je créée un personnage, il faut que j'arrive à le rendre "crédible", et ça passe par un tas de choses. Je ne veux pas que les gens se contentent de penser "ah, c'est Machin qui fait l'animal", je veux qu'ils arrivent à croire au personnage, au point de donner réellement l'illusion que ce n'est pas juste un type lambda dans un costume, mais un individu à part entière.
Un peu comme au théâtre : faire croire à ce qu'on joue.

Dès l'instant où j'ai le sentiment que les personnes autour de moi se prennent au jeu, alors je suis satisfait. :)

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